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Le caleilh dans la nuit 10/22

fleurdatlas | 3 | 12/17/2005
Je voulais passer un instant avec toi. Me réchauffer à ta tendresse.
Je voulais sentir ta peau, voir tes longs cheveux, sur tes épaules, je voulais t'entendre respirer. Je voulais poser ma tête sur tes genoux, et sentir ta main la caresser. Je voulais serrer ta taille, comme un enfant, et entendre ton ventre gargouiller comme une petite source. Je voulais entendre ton chant, sur des airs des montagnes, des chants qui disent ton beau pays, et les amours des bergères et des vagabonds. Des berceuses aussi. Le caleih, qui donne sa petite flamme avec joie et bonne humeur. Et ta main chaude.

Ce soir j'ai envie de te serrer très fort, sans rien dire. En silence. Et de laisser passer le temps. Tous les deux à épuiser le silence ensemble. Tous les deux à se blottir dans le creux de l'ombre.

Je sens ton corps entre mes bras. On dirait une cathédrale. Et tes yeux seraient des vitraux de lumières douces. Ce soir tu es ma nef, mon autel. Ce soir tu es mon partage. Ce soir tu es ma prière.

Je t'embrasse ma douce et belle bergère. Que tes prières soient légères. Légères et profondes, et claires comme l'eau des lacs de montagnes.
Je t'embrasse. Donne moi un baiser. Un souffle. Donne moi ta paix. Et ton recueillement.
Je t'embrasse le creux de tes mains.

Le Vagabond
| 1/15/2006
Lorsque tu marches par blizzard gelé, sur la crête d'un chemin neigeux de la largeur d'un seul pied, verglacé, à une altitude de 3000 mètres, à droite le vide, à gauche des névés pourris à perte de vue, tu serres les fesses, tu plantes droit ton bâton dans les traces devant, pour sonder, tu marches contre le vent, tu essuies tes lunettes givrées pour apercevoir la trace que tu ne dois pas quitter, où tu dois fidèlement placer chaque pied, un seul à la fois, sans tituber, car tu tomberais à droite, ou à gauche et nul alors ne
te reverrait...

Ma vie me fait penser à ça en ce moment, et en plus de ma main libre je tends la main au vagabond et on se tient fermement la main pour passer outre! Insolemment! Résolument! Franchir et pulvériser peurs et obstacles tout en restant dans l'humilité...

Mon amitié vis-à-vis de toi est franche, droite et directe, sans coup tordu, sans ambiguité, sans illusions, remplie d'espérance et d'exigeance tout à la fois.

Je sais m'habiller de ton regard de braise, désir luxuriant sur moi (trop débordant parfois, mais que je m'efforce de remettre à sa juste place,
oui), habille-toi de mon regard de bienveillance, de douceur, de paix, de courage, d'amour gratuit (là il n'y en aura jamais assez trop!).

Ma prière est large vagabond, et où que tu sois, où que tu en sois, elle atteint mon Seigneur, et elle revient vers toi pour accomplir son oeuvre.

Je sais tout ce dont la pâte humaine est capable (moi comme toi), mais je vois et passe au-delà, insolemment et résolument!
Comme la petite chèvre montagnarde, libre, audacieuse et dont le Seigneur assure les pas.
"Et moi j'exulterai dans le Seigneur
Je chanterai pour lui, car il est mon Sauveur
Il a les yeux sur moi
Et il assure mon pas
Comme celui du faon courant dans les hauteurs"

Je veux te rester présente, je veux t'apporter douceur, bonne humeur, lumière, fraîcheur, repos, réconfort, sourire, silence si tu le désires, oui reste en silence contre moi, c'est là que nous sommes dans l'offrande, la pauvreté totale, et la vérité la plus abrupte et dépouillée, le plus grand abandon. Je veux te bercer contre mon coeur, pour que tu te poses quelques instants, que tu voies toi aussi la lumière au bout du tunnel, que tu saches que tu es attendu, quelqu'un pense à toi avec bienveillance, et patience, quelqu'un te porte, oui, dans la prière, dans l'espérance. quelqu'un est près de toi, toujours. Quelqu'un te serre dans ses bras. Quelqu'un t'embrasse.

Quelqu'un prie et veille et caresse ta tête ou ton front.
Quelqu'un qui te dit: "oui je pense à toi, oui je prie pour toi, oui j'espère en toi, oui tu es important à mes yeux, cher à mon coeur"


Bonne nuit vagabond!
| 1/15/2006
Ce soir, pas de caresse. Simplement ta présence. Douce et réconfortante. Voilà, une présence. Savoir que dans un lieu du monde quelqu'un est là, et met toute sa bonté dans des pensées qui volent vers vous.

Le Vagabond
| 1/15/2006
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