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Rêves en tente et en yourte 1/22


Il fait très froid actuellement, parce qu'humide est l'air.
Il a neigé sur les hauteurs et les monts sont recouverts de crême chantilly. Il y a du givre au bord des carreaux, on a peine à rentrer dans les lits parce que les draps paraissent mouillés. On aura peine à en sortir le matin car ils seront brûlants.

Nous dormons sous le toit dans notre maison, tout comme à la bergerie. Nos matelas à même la moquette. Notre chambre ressemble à une tente, elle est basse sous charpente et les pentes redescendent jusqu'à 50cm de hauteur. Des peaux de mouton servent de tapis. Il y a aussi plusieurs coffres dans lequels on entrepose des livres. Une malle en cuir, la malle de mon grand-père, celui qui était le Berger, du temps de mes premières amours. Je pense qu'il y mettait ses affaires de militaire lors des campagnes, et une malle en bois, celle du grand-père de mon époux, qui était marin, et où il rangeait ses effets, ses tenues, ses insignes et ses souvenirs personnels. Il y a encore une table basse décorée façon jardin zen avec des cailloux et une petite fontaine.


A la saison pluvieuse: Octobre-Novembre, ou Juin, les pentes de la toiture ne peuvent drainer les cataractes, nous sommes inondés, souvent en pleine nuit, et nous devons faire la chasse aux bacs en plastiques et aux cuvettes pour endiguer les gouttières. Nous battons en retraite au premier étage, dans une chambre aménagée à cet effet.


En automne, lorsque le temps le permet et que je suis assez solide sur mes jambes, je monte faire un nettoyage de toiture, et lorsque c'est nécessaire, un remaniement. Mon Amour me fait passer les tuiles neuves, et les différents outils qui me servent à gratter, à retirer les lichens et les mousses. Ce sont de véritables éponges qui retiennent des litres d'eau et les libèrent dans notre chambre lorsque je n'ai pas pu m'en occuper à temps.
Parfois, je refais la faitière et les joints, il faut m'amener gamate et ciment, eau et sable sur le toit! Lorsque je domine le point culminant, je mets mon baudrier et je m'encorde pour ne pas risquer la chute mortelle. Je n'aime pas, ça ralentit la progression sur la toiture, cependant, ça m'évite l'accident! Cette année, nous sommes restés longtemps à la bergerie, jusqu'au cris des grues, juste après les premières neiges, et je n'ai pas pu faire les révisions de couverture, si bien que nous aurons des ennuis pendant la mauvaise saison!

Les torrents sont gonflés, ils se précipitent et roulent des eaux terreuses, ils montent dans leurs lits, et menacent d'envahir les près où se sont réfugiés les troupeaux. Mon agnelle se remet doucement, je n'ai pas pu la garder à la maison, elle reste à la bergerie et je vais la voir en fin d'après-midi, je passe caresser mon mouton noir, par la même occasion.

La stabulation a un inconvénient, les bêtes se salissent plus facilement, il leur faut des compléments, le fourrage sec ne leur convient pas totalement. Heureusement, un vaste champ en jachère peut les accueillir dès que le soleil pointe deux-trois rayons. Aheyâd et Afa sont restés avec nos moutons, le brigand me manque, il était très affectueux, maintenant, il fait sa "cour" à d'autres. Mon berger a repris ses activités hivernales et ses responsabilités auprès de la collectivité. Je sens sa tristesse et sa fatigue. Il a besoin que je le seconde à la maison. Et c'est normal. Cette nuit, je finis ce texte, je le poste dans la maison de rêves, et je le rejoins enfin.


Vers trois heures ou quatre, je serai réveillée par le souffle du vagabond. Depuis plusieurs nuits, il revient me rendre visite.
Il a ses propres peines de vie et de coeur, de santé, de boulot. Il ne m'en parle pas, parfois j'aimerais savoir un peu, moi je lui raconte mes secrets, parce qu'il est devenu mon ami, je ne lui en confie pas autant qu'à mon Amour à qui je dis tout, mais beaucoup quand même. Si je ne lui disais rien, existerait-il un rêve?
Je sens qu'il est comme un petit enfant lui aussi, il a besoin de beaucoup de tendresse et incroyablement d'amour. D'être rassuré, encouragé, pacifié. Il a besoin de mes rires, de mes folies, de mon éternelle jeunesse et immaturité, de mes témérités, de mes inconséquences.
Il a besoin de plus encore, mais j'ai mes limites et il les connaît, il les respecte. Parfois, il ferme les yeux, et je sais qu'il imagine ou qu'il voit des tas de choses, que je ne peux même pas soupçonner, parce qu'il a vécu bien d'autres aventures que moi, et qu'il n'a ni la même culture, ni les mêmes connaissances, ni la même forme de pensée, ni les mêmes idiomes! Le regarder me suffit, je suis l'intensité de ses pensées, de ses fantasmes, je souris. Je lui donne mes mains à tenir, ou je me mets dans ses bras et je lui chante des airs de chez moi, des incantations, je voudrais le caresser de mes pensées et de mes mots, mais je ne sais pas toujours.
Il a besoin de "grand vent" et de grands espaces, de relations torrides et conflictuelles qui l'aident à se sentir "vivant" et lui donnent l'énergie du désespoir. Moi, j'ai tout simplement connu trop de difficultés et de misères, de douleurs, j'aspire à la sérénité et à la joie simple du moment, même si je sais vivre sur un mode échevelé et déchiré, ouragan dévastant tout à commencer par moi-même!
Actuellement, je n'ai rien d'une Taarakienne de Métal Hurlant!
Je n'ai rien non plus de Candy d'Au pays de..., et je ne suis plus à la recherche de mon prince! peut-être parce que je l'ai trouvé et qu'il est tout simplement terriblement humain et pauvre, et que c'est bien ainsi.
Il y a là, face à moi un routard buriné et fragile. Mais je l'aime comme il est.

Ce soir, je ne danse pas, il pleut à verse. On est au sec encore dans la soupente, pour combien de temps ou d'heures encore?
Deux enfants perdus, qui se sont trouvés pour partager des rêves braques. Tandis que tout dort, et que le désert desséché de leur sens les appelle vers un ailleurs bien différent. Pour cette nuit, néanmoins, ils écoutent encore le ruissellement de l'eau sur les tuiles, cette surprofusion d'eau! ce sont comme des fontaines qui bruissent au dessus de leur tête et Tah leur parle, et les apprivoise et les reconnaît. Et tous deux s'endorment bercés par ces murmures et clapotis, transportés en songe dans les jardins de palais Moghol, loin, là-bas, vers l'Est, vers d'autres montagnes...4700 mètres

Vers d'autres tentes... ou d'autres yourtes

 

                                                   Tahira

 

 

 

 

 

 

Ouvre le coffre orange, il y a des douceurs orientales: loukoums, cornes de gazelles fourées de pâte d'amande, makrouts aux dattes, zlabias dégoulinants de miel, du thé froid parfumé.
Sers-toi en m'attendant.
       
Dans les étagères, tu trouveras des ouvrages sur l'Afrique, des documents anciens comme des reportages modernes, feuillette, prends ton temps.


          

                             

 

      

 

j'aime trouver un baiser de toi à mon réveil...

et mon âme se souvient...



                                                        Tahira

 

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Réponses

Je voudrais tellement poser mes valises quelque part...Je voudrais tellement un peu de paix, un peu de sérénité.....
Mais tu sais j'adore nos rêves, j'adore lire nos légendes, nos mystères, nos sensualités....
Ne craint rien, l'odeur des troupeaux ne gêne pas, puisque c'est toi qui la porte, le froid ne me gêne pas puisque c'est toi qui me l'offre, la solitude ne me gêne pas puisque c'est toi qui la sacre.....

Je t'embrasse douce, je t'embrasse belle....
Je pense à toi. Prends soin de nous.

Le Vagabond
Je sais que tu te sens seul, mais je ne voudrais pas que tu te sentes seul puisque je t'ai accueilli en moi.
Je sais, il faut être fou pour comprendre...

Et même si tu ne comprends, ce que j'ai donné est donné, et jamais je ne reprends.

Je te confie à la bienveillance de mon Seigneur, Vagabond, comme je le fais souvent dans la journée.


Continue à te baigner dans mon amour, si tu le veux, ce n'est pas seulement une image!

La Bergère
Une "maison" même virtuelle, elle est faite peut-être pour être habitée et pour que les habitants y échangent lorsqu'ils veulent...

Viens mon beau Machaon, viens m'y parler, j'ai encore besoin de tenir ta main...

La bergère
Je suis là, prends ma main. Malgré tout elle est encore solide. Prend ma chaleur, elle vient de mon sang. Prend de moi ce qu'il te faut, ce dont tu as besoin. Envie.

Moi j'ai le rêve de ton corps, de tes yeux, j'ai ta peau en forme de voile tendre et noir, j'ai une petite lumière qui traverse ma nuit.

Prends ma douce bergère.
Même si j'ai l'âme en broussaille. Prends.

Repose toi, réchauffe-toi. Je te donne un baiser, prend mon souffle sur tes lèvres.
Je t'embrasse ma douce et belle bergère.

Le vagabond
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fleurdatlas | 12/8/2005
Je voudrais tellement poser mes valises quelque part...Je voudrais tellement un peu de paix, un peu de sérénité.....
Mais tu sais j'adore nos rêves, j'adore lire nos légendes, nos mystères, nos sensualités....
Ne craint rien, l'odeur des troupeaux ne gêne pas, puisque c'est toi qui la porte, le froid ne me gêne pas puisque c'est toi qui me l'offre, la solitude ne me gêne pas puisque c'est toi qui la sacre.....

Je t'embrasse douce, je t'embrasse belle....
Je pense à toi. Prends soin de nous.

Le Vagabond
| 12/26/2006
Je sais que tu te sens seul, mais je ne voudrais pas que tu te sentes seul puisque je t'ai accueilli en moi.
Je sais, il faut être fou pour comprendre...

Et même si tu ne comprends, ce que j'ai donné est donné, et jamais je ne reprends.

Je te confie à la bienveillance de mon Seigneur, Vagabond, comme je le fais souvent dans la journée.


Continue à te baigner dans mon amour, si tu le veux, ce n'est pas seulement une image!

La Bergère
| 12/26/2006
Une "maison" même virtuelle, elle est faite peut-être pour être habitée et pour que les habitants y échangent lorsqu'ils veulent...

Viens mon beau Machaon, viens m'y parler, j'ai encore besoin de tenir ta main...

La bergère
| 12/26/2006
Je suis là, prends ma main. Malgré tout elle est encore solide. Prend ma chaleur, elle vient de mon sang. Prend de moi ce qu'il te faut, ce dont tu as besoin. Envie.

Moi j'ai le rêve de ton corps, de tes yeux, j'ai ta peau en forme de voile tendre et noir, j'ai une petite lumière qui traverse ma nuit.

Prends ma douce bergère.
Même si j'ai l'âme en broussaille. Prends.

Repose toi, réchauffe-toi. Je te donne un baiser, prend mon souffle sur tes lèvres.
Je t'embrasse ma douce et belle bergère.

Le vagabond
| 12/26/2006
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